Enora Maurer

France
Réalisation: Louis Garrel
Acteurs principaux: Louis Garrel (Abel), Laetitia Casta (Marianne), Lily-Rose Depp (Eve)
Genre: comédie, romance, fiction
Durée : 75 minutes

En voyant la bande-annonce je ne m’attendais pas à ce que j’ai vue aujourd’hui. Donc, ma première pensée après avoir vu le film : un peu bizarre. Bien qu’il y ait une intrigue intéressante concernant les relations (amoureuse, familiales et amicales), des personnages plus ou moins intrigants et même un potentiel meurtre, je n’ai pas entièrement réussi à me laisser emporter par le film. Ça ne m’étonne pas plus que ça, car la manière dont le film est raconté n’est pas forcément conventionnelle ; ce qui en soit ne veut pas dire que le film est mauvais, mais en tout cas il n’est pas habituel.

Les trois personnages principaux, Abel (Louis Garrel), Marianne (Laetitia Casta) et Eve (Lily-Rose Depp) prennent tour à tour la parole au passé simple en racontant leurs pensées qui accompagnent la scène qu’on voit. D’un côté ça permet au spectateur d’avoir accès aux pensées de chacun de ces personnages – ce que j’ai apprécié – mais de l’autre côté cela interrompe la continuité du film – ce qui m’a empêché d’entièrement plonger dans le film. De plus, j’ai trouvé que leurs pensées sont formulées de manière très sèche, sans réflexion profonde sur ce qu’ils font. Ça aussi ; je n’arrive pas entièrement à décider si j’ai apprécié ou si au contraire, ça m’a empêché de plonger dans l’histoire.

D’un côté le ton sec et les pensées parfois presque plates, rendent leurs pensées quelque peu sarcastiques ; les pensées des personnages ne sont pas banales, elles décrivent plutôt la fatalité et la complexité des relations humaines et les émotions qui viennent avec, mais elles sont exprimées avec un tel calme et de manière si neutre, qu’on ne peut s’empêcher d’en rire. Cet aspect me plait, car à mon avis c’est quelque chose qui nous arrive à tous : on essaye de saisir la complexité de ce qui nous arrive, de ce qu’on pense, mais parfois on arrive seulement à le formuler de manière simple, presque neutre, sans chercher plus loin, sans comprendre pourquoi et comment.

De l’autre côté, cette manière de présenter les pensées des personnages rend difficile de saisir la complexité du film et des relations entre les personnages, car on a toujours l’impression de manquer des morceaux d’un puzzle. Mais ça aussi, peut être considéré positif, ou réussi, car cela représente bien la vie comme nous la connaissons tous : on trouve des bouts, on les ajoute au puzzle, sans qu’il ne puissent jamais être complété.

En résumé, je recommande quand même ce film, car je trouve que tous les personnages sont bien joués et il est vrai que j’étais curieuse de voir Lily-Rose Depp de nouveau jouer dans un film français avec d’autres acteurs français (Je l’avais déjà vu dans La danseuse (2016) et Planetarium (2016) que j’ai tout deux bien aimé aussi, mais qui sont des productions, je dirais, moins traditionnellement « françaises »). Je doute que L’homme fidèle sera le film que je retiendrai le plus en 2019, mais je ne me suis pas ennuyée, bien que j’ai eu quelques difficultés à m’adapter au mode de transmission.